
La Fantasy est à la littérature ce que le chocolat est à la gastronomie. Un délice pour l’imagination, une échappatoire à la réalité et une source inépuisable de plaisir (et de calories, pour le chocolat, hélas). Un voyage depuis les tréfonds de la mythologie jusqu’aux sommets de l’épopée moderne. La Fantasy nous offre un passeport pour l’évasion, avec seule limite celle de notre imagination.
Des mythes à la magie : les racines de la Fantasy
Tout commence avec les premiers récits mythologiques et les légendes épiques. Des histoires qui poussaient l’imagination humaine à ses limites, longtemps avant l’invention du terme “Fantasy”. Dans la Grèce antique, on trouvait déjà des créatures fantastiques, des héros courageux et des dieux facétieux. Comme dans l’Iliade et l’Odyssée d’Homère. Du côté de l’Inde ancienne, les épopées du Mahâbhârata et du Râmâyana étaient truffées de divinités, de démons et de héros dotés de super-pouvoirs dignes d’un film de l’univers Marvel.
19ème siècle : les pères fondateurs de la Fantasy
Au 19ᵉ siècle, la Fantasy a commencé à prendre une forme plus familière. On pourrait dire que George MacDonald était un peu le J.K. Rowling de son époque, à une différence près : il ne disposait pas de Twitter pour révéler des détails non mentionnés dans ses livres. Dans “Phantastes” (1858), MacDonald a concocté une histoire d’amour avec une princesse de conte de fées, montrant déjà l’essence de la Fantasy.
William Morris, avec “The Well at the World’s End” (1896), a continué dans cette voie, et est souvent considéré comme l’un des premiers auteurs à avoir composé une véritable épopée de Fantasy, avec une quête héroïque et une bonne dose de magie. Morris était un type multi-talents, un peu le Kanye West du 19ᵉ siècle, mais au lieu de lancer des marques de vêtements, il se passionnait pour le design d’intérieur.
20ème siècle : le temps des épopées
Le 20ᵉ siècle a vu l’émergence de géants de la Fantasy. J.R.R. Tolkien, cet érudit qui avait un faible pour les elfes et les langues anciennes, a créé l’archétype de la “high fantasy” avec “Le Hobbit” et “Le Seigneur des Anneaux”. Tolkien est l’homme qui a fait des cartes détaillées de mondes imaginaires une norme du genre, déclenchant une épidémie de création de mondes dans les décennies qui ont suivi.
C.S. Lewis, contemporain et complice de Tolkien, a décidé d’apporter la Fantasy aux enfants avec “Les Chroniques de Narnia”, et a réussi à faire passer ses propres croyances religieuses sous le radar en les déguisant en animaux parlants et en sorcières maléfiques.
Ursula K. Le Guin a été un véritable game-changer. Avec sa série “Terremer”, elle a prouvé que la Fantasy n’était pas seulement une affaire de quêtes et de batailles, mais aussi un moyen d’explorer des idées philosophiques et sociétales complexes. Et ce, tout en jonglant avec des dragons et des sortilèges.
Fantasy contemporaine : l’ère de la diversité
À partir des années 90, la Fantasy a pris un virage vers des territoires plus sombres et plus complexes. George R.R. Martin, dans “Le Trône de fer”, a prouvé qu’on pouvait faire de la Fantasy sans avoir nécessairement de héros infaillibles ou même de fin (au moment d’écrire ces lignes, on attend toujours le dernier livre). J.K. Rowling, avec “Harry Potter”, a réussi à réintégrer la magie dans le quotidien et à rendre la Fantasy accessible à un public plus large.
Des auteurs comme N.K. Jemisin, avec “La Trilogie de l’héritage”, et Patrick Rothfuss, avec “Le nom du vent”, ont repoussé les limites du genre. Ils ont exploré des thèmes sociopolitiques et des structures narratives complexes, tout en créant des mondes fantastiques pleins de magie et de mystère.
Conclusion
Alors, voilà. De la Grèce antique à Patrick Rothfuss, la Fantasy a parcouru un long chemin. Ce genre, qui puise ses racines dans les mythes les plus anciens, continue à nous captiver et à nous transporter dans des mondes où tout est possible. En fin de compte, la Fantasy n’est pas seulement une échappatoire. C’est une fenêtre sur l’humanité, un miroir déformant qui nous permet de voir notre monde sous un jour différent. Et, qui sait, peut-être que les dragons et les sorciers ne sont pas si éloignés de nous après tout.
Magnifique introduction pour expliquer ce genre littéraire.
Merci, j’espère que cela plaira !